Biodiversité
exceptionnelle
Outre les richesses minières qui lui ont valu l’étiquette de « scandale géologique », la RDC dispose non seulement d’une extraordinaire variété d’écosystèmes avec une flore et une faune endémiques, mais possède aussi un patrimoine biologique d’une diversité exceptionnelle.
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Elle compte 135 millions d’hectares de forêt représentant la moitié des forêts tropicales humides d’Afrique et constituant un assemblage unique d’habitats, des mangroves aux glaciers, des savanes aux forêts marécageuses. On y recense environ 11 000 espèces végétales, dont 3 200 plantes endémiques, représentant environ 43% des plantes médicinales de la planète ; 480 espèces de mammifères ; 1 090 espèces d’oiseaux ; 1 600 espèces de poissons ; 350 espèces de reptiles ; 220 espèces d’amphibiens et plusieurs dizaines de milliers d’espèces d’insectes. Beaucoup de ces espèces sont rares, présentes uniquement au Congo et parfois dans des territoires spécifiques, ce qui en fait donc des espèces fragiles. Sans compter les nombreuses (micro) espèces végétales et animales encore inconnues de la science à ce jour…
C’est ainsi que la problématique de la sauvegarde et de la conservation de la nature se pose avec acuité. Seul pays au monde où vivent quatre des cinq espèces de grands singes, la RDC compte trois jardins zoologiques, trois jardins botaniques, huit parcs nationaux et soixante-trois réserves et domaines, dont cinq sites inscrits au Patrimoine Mondial de l’Unesco.
Couvrant 12% du territoire national avec des aires protégées, le pays s’est fixée comme objectif d’atteindre à terme 17%. De plus le fleuve offre un potentiel d’énergie renouvelable avec l’hydroélectricité du barrage d’Inga qui, réhabilité, permettrait de fournir de l’électricité à tout le pays et bien plus encore… Les terres arables (environ 80 millions d’hectares), largement disponibles pour la production d’agro-carburants locaux, peuvent aussi assurer l’énergie nécessaire en milieu rural, sans empiéter sur les autres surfaces agricoles.
Sans oublier le concept de « puits de carbone », tel que défini par les Nations Unies dans le cadre du Protocole de Kyoto, qui consiste à stocker le CO2 de l’atmosphère par différents moyens et ainsi lutter contre le réchauffement climatique. L’un de ceux-ci passe par l’écosystème forestier qui constitue l’un des principaux puits de carbone naturel planétaire. C’est dire l’importance stratégique à ce niveau, de la conservation de ses forêts et du reboisement indispensable.
Les problèmes environnementaux se posent en effet beaucoup plus en termes de destruction des principaux écosystèmes à savoir les forêts, les sols, les eaux, qui doivent coexister dans un système environnemental donné. Il s’observe que par ses pratiques aussi bien traditionnelles que modernes, le Congolais se trouve être au centre de la rupture de cet équilibre environnemental. Cette rupture tient essentiellement au fait que les sols s’érodent, les forêts sont à gérer, les déserts progressent, les plantes et les animaux sont menacés d’extinction et les sources d’eaux s’épuisent plus rapidement qu’elles ne se renouvellent.
Les principales causes de cette dégradation sont notamment l’agriculture itinérante sur brûlis, l’exploitation forestière intense et non contrôlée (bois d’œuvre, bois de chauffe, charbon de bois), les constructions anarchiques, la pollution des eaux, l’exploitation minière non réglementée, la pratique de feu de brousse, l’élevage extensif, l’explosion démographique et l’absence d’une politique nationale cohérente de gestion des déchets.
La biodiversité du bassin du Congo, la plus riche d’Afrique, a très peu été étudiée ces cinquante dernières années. Afin d’y remédier, l’Université de Kisangani, le Musée Royal de l’Afrique Centrale (MRAC), l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique et le Jardin botanique national de Belgique ont décidé d’unir leurs efforts.
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Les quatre partenaires ont organisé en 2010 une expédition multidisciplinaire à grande échelle « Boyekoli Ebale Congo », ce qui signifie « étude du fleuve Congo » en lingala. Zoologues, botanistes, biologistes des eaux douces, écologues, cartographes, archéologues et linguistes ont, cinq semaines durant, étudié les produits récoltés et leurs interrelations.
Ils continuent d’unir leurs efforts après l’expédition afin d’accroître les connaissances scientifiques sur la biodiversité congolaise. Le soutien de la Coopération belge au développement a ainsi permis la construction d’un nouveau centre de recherche sur la biodiversité à Kisangani : le Centre de Surveillance de la Biodiversité (CSB). Le fameux herbarium de Yangambi est également complètement réhabilité.
Un consortium
étudie la biodiversité
Stratégie de conservation
de la nature
Avec un patrimoine naturel constitué de huit parcs nationaux, dont le tout récent Parc de la Lomami dans le centre du pays, et de soixante-trois réserves apparentées, représentant au total environ 12% de la superficie du pays (± 250 000 km²), l’importance de la diversité biologique congolaise reste exceptionnelle.
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Dès 1925, la Belgique a apporté une attention particulière à y engager une procédure de préservation avec la création du Parc Albert 1er, le premier parc naturel d’Afrique, devenu plus tard Parc des Virunga. Ce parc est l’aire protégée la plus riche en nombre de vertébrés mais aussi en termes de joyaux africains les plus menacés. A la suite de cet élan et sous l’ardent défenseur de la nature qu’était Mobutu notamment, le Congo s’est affirmé au fil du temps comme champion de la conservation avec la création de plusieurs aires protégées.
C’est dans ce contexte que fut créé en 1934 ce qui allait devenir l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), en vue d’assurer une gestion efficace et coordonnée d’un réseau d’aires protégées pour la conservation durable de la diversité unique du Congo. L’institut a en effet pour mission d’assurer la protection de la faune et de la flore dans les aires protégées, de favoriser l’implantation du tourisme et de la recherche scientifique dans le respect des principes fondamentaux de la conservation de la nature et des populations. Et ce, en impliquant les communautés locales dans la gestion de ces aires protégées.
Leur tâche étant particulièrement rendue difficile à cause des crises récurrentes qui sévissent à l’est du pays, et qui mettent en péril les nombreux espaces préservés présents dans ces régions. Raison pour laquelle les cinq sites naturels classés par l’Unesco comme Patrimoine Mondial ont rejoint la liste des sites en péril, vu la forte pression exercée sur ceux-ci (présence de groupes armés, de réfugiés, prospection de minerai et pétrole…).
avenue des Cliniques 13 à Kinshasa/Gombe ✆ +243 99 80 44 118 – info@iccn.cd
Sous tutelle technique du Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme. L’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) est dirigé actuellement par le pasteur Cosma Wilungula qui en est le Directeur Général, et veille au bon respect de la mission de l’Institut par le biais notamment de nombreux partenariats extérieurs que celui-ci a contribué à mettre en place, ainsi qu’avec l’appui des divers chefs de site nommés par ce dernier.
ICCN
World Wide Fund for Nature
– WWF
Un autre acteur majeur de la conservation de la nature en République Démocratique du Congo, c’est le World Wide Fund for Nature, plus connu sous son acronyme WWF. L’objectif global du WWF est que l’homme et la nature vivent en cohabitation harmonieuse
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Environ soixante millions de personnes habitent dans ou à côté des forêts du bassin du Congo et dépendent fortement des biens et services que celles-ci offrent. Nombre de ces personnes constituent des groupes ethniques avec une culture unique. D’un point de vue biodiversité, les forêts du bassin du Congo accueillent les grands singes dont les bonobos, les gorilles et les chimpanzés. De nombreuses espèces en danger tel l’éléphant africain des forêts, l’okapi… vivent aussi dans ces forêts, extrêmement riches en espèces. Il est donc vital de les préserver !
Le travail du WWF est donc principalement axé autour des forêts. L’organisation aide les autorités congolaises et l’ICCN à mettre en place des réserves naturelles et à les préserver du braconnage et des coupes forestières illégales. Il valide la certification forestière FSC, qui vise à l’exploitation durable des forêts (hors des parcs et réserves naturelles) et s’assure que les populations qui vivent dans les forêts exploitées (par exemple les Pygmées) puissent défendre leurs droits. L’organisme travaille par ailleurs à la sensibilisation dans les écoles et auprès des populations pour faire comprendre l’importance de préserver les forêts, et finance des études scientifiques qui visent à mieux connaître les espèces et leur comportement.
C’est dans cette optique que doit se développer l’écotourisme comme une des solutions au développement durable du pays. Il est important également d’agir autour des parcs et réserves naturelles, car des facteurs extérieurs peuvent venir perturber les forêts.